Europe, la fin d'une belle histoire ?
Chronique politique du vendredi matin des Matins Luxe sur Luxe Radio
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De nos jours, l’euroscepticisme n’est plus une maladie honteuse dans les pays qui forment l’Union européenne. C’est très activement que l’on étale son europhobie, en oubliant toutes les années de paix, de progrès et de développement que l’Union a apporté à ses membres. Mais voilà, la Crise est passé par là, avec le besoin d’un bouc émissaire, d’un responsable qui dédouanerait les politiques de leur incurie et leur manque d’anticipation. Gouverner c’est prévoir, mais aussi entrainer le peuple vers des audaces créatrices, des ambitions historiques, le faire participer à la construction d’un espace de paix et de stabilité. C’est construire l’Europe, une fédération de pays qui se fondent dans un ensemble de justice sociale, de démocratie, de développement harmonieux, d’une coresponsabilité des uns envers les autres.
Winston Churchill, l’ancien Premier ministre britannique ne disait pas autre chose dans son célèbre
discours prononcé en 1946 à l’université de Zurich : je cite : « Nous devons construire une sorte d’Etats-Unis d’Europe. La première étape consiste à former un Conseil de l’Europe. Et de ce travail urgent, la France et l’Allemagne doivent ensemble en prendre la direction. Je vous le dis donc : Debout, l’Europe ! » Fin de citation. L’Histoire de l’Union européenne remonte à la fin de la deuxième guerre mondiale. Mais l’idée d’une unification politique des Etats du continent européen a été agitée dès le 18° siècle. C’est les horreurs de la guerre de 1870 qui imposa avec force l’idée d’une alliance : les Etats Unis d’Europe. Victor Hugo criait déjà, je cite : « Plus de frontières ! Le Rhin à tous, Soyons la même République, soyons les Etats-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! » Fin de citation. Européens, politiques d’aujourd’hui, qu’en avez-vous fait. Un alibi pour votre matérialisme, un bouc émissaire pour vos incapacités à prévoir et à gérer.
La France, tétanisée par la crise, n’osent plus avancer et charge son meilleur partenaire, l’Allemagne, de tous les maux. L’Allemagne n’ose plus se moquer des groupuscules qui militent pour la sortie de l’Euro. Elle conditionne ses aides et campe sur les vertus de sa politique économique. En Italie, le nouveau président du Conseil, Enrico Letta, devant l’euroscepticisme grandissant dans le pays, s’est crut obligé d’affirmer, haut et fort, : que le sort de l’Italie est étroitement lié à l’Europe. L’Espagne a rejoint également les eurosceptiques, tout en bénéficiant des aides de Bruxelles. Quant aux Britanniques, c’est un secret de polichinelle que de dire, qu’ils sont tentés par la sortie. Un référendum n’est-il, pas prévu en 2017 pour en décider ? Dans les pays de l’Est qui ont rejoint l’Union européenne, cette dernière se heurte à la rhétorique nationaliste.
Que de contre vérités, que d’idées reçues assaillent cette pauvre Europe qui, de crise en crise, se construit peu à peu, contre vents et marées. Une étude de la BCE (la Banque Centrale Européenne) sur le patrimoine des européens, vient d’être rendue publique. Elle constate que les ménages allemands sont moins riches que les Grecs et les Européens du Sud. En effet, 44% des Allemands sont propriétaires de leur résidence principale, alors que 72% des Grecs et 83% des Espagnols possèdent la leur. La valeur médiane du patrimoine des Allemands s’élève à 51.400 euros, en Grèce à 101.900 euros, en Italie à 173.500 euros, à 182.700 euros en Espagne, à 115.800 euros en France et enfin à 266.900 à Chypre. Ces classements vont à rebours de l’image traditionnelle de la richesse produite annuellement, le PIB. Par contre, les fruits du travail donnent des ressources annuelles de 43.500 euros par foyer en Allemagne, contre seulement 36.900 euros en France, 31.300 en Espagne et 27.700 en Grèce. Surprise, le revenu moyen par foyer à Chypre s’élève à 43.300 euros.
L’individualisme des pays du Sud pénalise la gestion de leur pays, et la discipline des citoyens des pays du
Nord, mettent la santé de leur Etat, à la tête de leurs priorités. L’Union européenne, est-elle responsable de ce scepticisme grandissant ? Communique-t-elle suffisamment, a-t-elle des organismes clairs et transparents pour le citoyen lambda, les travaux du parlement européen, sont-ils portés à la connaissance des citoyens ? Surement pas, sinon comment expliquer cette montée des europhobes.
L’Union européenne n’est pas une aventure ni un rêve, mais un besoin, une nécessité, devant les nouvelles puissances économiques. C’est la garantie de la Paix, de la stabilité et du développement économique et sociale des peuples de l’Europe.