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Gabriel Banon, Politiquement Incorrect.
9 mars 2018

La guerre commerciale voulue par Trump

Chronique politique et économiquen (cette fois-ci) du vendredi.

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      Les bourses, qui avaient dévissé à l’annonce de Donald Trump de frapper l’acier et l’aluminium de lourdes taxes de douane, se sont rapidement ressaisies. Profitant d’un regain de confiance des investisseurs dans la possibilité d’éviter l’affrontement, les actions sont reparties à la hausse.

Une semaine après l’annonce du Président américain, ces bourses, partout dans le monde, européennes en tête, ont effacé la   totalité des pertes subies le premier mars dernier. Réaction optimiste, devant cette guerre commerciale qui se profile à l’horizon.

La Chine se frotte les mains, car elle craignait de se trouver isolée dans un combat USA/Chine. Mais grâce à l’impétuosité du président américain, c’est une union sacrée face à Washington qui se dresse.

  C’est une guerre que personne ne va gagner et où tout le monde est perdant, spécialement le consommateur.

Ce n’est pas la première fois que l’administration américaine tente de régler ses problèmes sectoriels par la super-taxation. Le président Bush, au début des années 2000, avait mis en place des surtaxes sur l’acier. Cela avait permis de sauver 3500 emplois chez les producteurs d’acier, mais avait engendré entre 12000 et 15000 suppressions de poste dans les entreprises utilisatrices d’acier. L’impact négatif dans le pays et la condamnation de l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, avaient fait renoncer le président Bush. Le précédent président, Barack Obama, avait aussi imposé une surtaxe sur les pneus chinois, mais a dû faire machine arrière.

Aujourd’hui, avec la mondialisation des échanges, il est difficile de faire cavalier seul. Selon la plupart des analyses, une guerre commerciale serait catastrophique pour l’économie mondiale.

Une guerre, car l’Amérique aura à faire face à des contre-mesures, de la Chine et de l’Union européenne, deuxième producteur mondial d’acier, après Pékin.

« Si les Etats-Unis veulent instaurer des barrières, nous seront aussi stupides qu’eux » a averti Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, précisant qu’il aurait « préféré que nous ne le faisions pas. Je regrette ce choix, mais l’Europe doit se défendre et elle va se défendre. »

Les mesures dites de sauvegardes par les américains, frapperont indistinctement tous les pays, y compris les pays ‘amis’ comme l’Union européenne, à l’exception du Canada et du Mexique, pour le moment. L’administration Trump va-t-elle faire machine arrière, comme l’ont fait ces prédécesseurs, devant les réactions des entreprises américaines qui déclarent : «  les mesures annoncées par le président consisteraient à se tirer une balle dans le pied. » En effet, constructeurs automobiles, brasseurs, commerçants et industriels rejettent l’initiative de leur président. Les travailleurs et consommateurs américains vont souffrir d’une décision mal étudiée dans ses dégâts collatéraux.

Contre la recommandation de son chef économique démissionnaire, contre l’avis des républicains au Congrès et malgré les avertissements des alliés des Etats-Unis, Donald Trump a signé les taxes annoncées Jeudi dernier.

Si 30.000 emplois dans la métallurgie pourraient être créés, c’est 180.000 emplois qui risquent d’être détruits dans de nombreuses industries. 

Donald Trump veut sa guerre commerciale, et il va l’avoir.

Il aura cependant démontré qu’un homme politique qui tient ses promesses de campagne, peut être parfois, néfaste pour son pays.

 

 

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