LES ILLUSIONS PERDUES DES AMÉRICAINS
Voici ma chronique politique hebdomadaire du vendredi:
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Le rêve américains a fait fantasmé plus d’un candidat à la carte verte, le sésame de l’immigré. Aujourd’hui il n’est plus aussi évident tant cette grande nation a changé fondamentalement.
Le système libéral a montré ses limites et même s’est dévoyé au profit d’une minorité. Malgré les crises et à causes des crises, les pauvres sont devenus plus pauvres, la classe moyenne a été laminée et ramenée au niveau d’une classe moyenne « pauvre » et les riches sont devenus encore plus riches.
Le WASP (White Anglo-Saxon Protestant), hier encore la majorité dominante, a cédé la place à l’immigration hispanique catholique. Le social s’impose et l’américain conservateur se rebiffe et s’offre un Président à son image, Donald Trump.
La société américaine se décompose aujourd’hui entre trois groupes bien distincts et homogène : le 0,1%, les 9,9% et les 90%, les super-riches, les riches et le reste de la population. À l ‘évidence, les super-riches ont été les grands gagnants de ce dernier demi-siècle. À l’inverse, les 90% de la population, soit 290 millions d’Américains, ont vu leur part du patrimoine total s’effondrer de 37% à 22%.
La ségrégation des lieux de résidence s’aggrave tout autant, au gré des prix de l’immobilier qui s’envolent à Boston, New-York et San Francisco et s’effondrent à Détroit et Saint Louis. C’est pire encore pour la santé : l’obésité, les diabètes, les maladies rénales et cardio-vasculaires sont deux à trois fois plus fréquentes dans les familles disposant de moins de 35000 dollars par an que celles dont les revenus dépassent les 100,000 dollars.
Jamais les marqueurs sociaux n’ont été aussi tranchés aux États-Unis.
Le rêve américain est-il mort, ce fameux Américan Dream qui remplit les discours de tous les Présidents des Etats-Unis. À n’en pas douter, le rêve américain des pèlerins du Mayflower était de construire sur terre, dans cette terre inconnue dotée d’incroyables richesses, une sorte de paradis. Cette ambition fut le moteur de l’essor américain du XIXe et du début du XXe siècle. L’objectif est atteint en 1945, la seconde guerre mondiale établissant la suprématie américaine tant sur les plans économiques que politiques et pour une certaine part culturels.
Dans cette progression irrésistible, qu’est devenu ce fameux rêve américain ? Pour la majorité, aujourd’hui, c’est la désillusion. Beaucoup déplorent la perte des emplois bien rémunérés, des grandes maisons et des piscines. Ils regardent autour d’eux et voient leurs rêves s’effondrer et les dettes s’accumuler. La vie devient de plus en plus difficile à cette classe moyenne qui faisait l’orgueil de l’Amérique il n’y a pas bien longtemps. Le rêve américain est-il en train de mourir ? Cette liberté de construire, d’accumuler et de faire quelque chose pour soi, est-t-elle devenue un vestige du passé ? Les américains ont peut-être perdu leurs illusions, mais le rêve doit demeurer, sinon c’est la liberté qui est remise en question. Les Américains dépités, en guerre contre leurs élites, ne le laisseront pas mourir.