L’INDÉCROTABLE JAPON XÉNOPHOBE
vendredi, jour de ma chronique politique hebdomadaire
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La gestion de ce que l’on appelle aujourd’hui, l’affaire Carlos Ghosn, évoque sans conteste, la xénophobie toujours présente au Japon.
Déjà en 2005 et récemment, l’ONU dénonçait la persistance de la xénophobie au Japon.
Elle lui reproche, encore à ce jour, une politique d'immigration restrictive, un accueil frileux des réfugiés politiques — une dizaine par an — et l'absence de loi condamnant la discrimination raciale et la xénophobie. Il est notoire que le Japon n'a pas bonne presse en matière de droits de l'homme. Ses voisins, Corée, Vietnam, Philippines et Chine, ont eu à connaître l’inhumanité du Japon, lors de la dernière guerre mondiale. Ils lui vouent une cordiale inimitié, pour ne pas dire haine, jusqu’à présent.
Longtemps ambassadeur du Japon, un peu partout dans le monde, Carlos Ghon donnait au monde l’illusion d’un Japon ouvert à la coopération et aux investissements étrangers. Aujourd’hui, Ghosn devient la contre-publicité du pays du Soleil-Levant. La chute du héros de l’industrie automobile japonaise, intervient dans un mauvais moment pour le Japon. Ce dernier s’efforce actuellement, à mettre en valeur l’attractivité de l’archipel pour les investisseurs étrangers.
La promotion en cours pour attirer ces investissements directs dans le pays, a maintenant du plomb dans l’aile. Quatre pour cent de l’économie nipponne, voilà ce que représente l’étranger contre 34% par exemple en France.
Ce 19 novembre, la justice japonaise a donc mis fin au rôle d’homme-sandwich, qu’était Carlos Ghosn pour l’image du pays à l’étranger. En quelques heures, sur la base de charges encore incertaines, a été jeté en prison l’entrepreneur, adulé quelques heures plutôt, par les mêmes citoyens. Aucun chef d’entreprise japonais n’a jamais eu à subir un tel traitement. Les scandales n’ont pourtant pas manqués. Ces scandales mettant en cause des entreprises japonaises, n’ont pas eu le même retentissement judiciaire. L’affaire des comptes truqués de Toshiba avec une fraude estimée à 1,1 milliard d’euros, à la trappe, aucune arrestation. L’affaire Takata dont les produits ont provoqué la mort de 15 personnes, à la trappe, aucune poursuite. Certains des hommes d’affaires étrangers, installés à Tokyo, osent y voir une xénophobie affichée. Les investisseurs étrangers sont aujourd’hui vendeurs net à la Bourse de Tokyo.
Force de constater que le Japon, qui reste encore, pour le moment, la troisième économie mondiale, ne transige toujours pas avec ses traditions. Face à la doxa libérale, il revendique une identité qui fait la part belle au groupe et à l'homogénéité.
En 2050, l'Archipel nippon aura perdu 30 millions d'habitants et 40% de sa population sera composée de retraités. L'immigration, qui pourrait pourtant compenser le déséquilibre de la pyramide des âges, reste nulle ou quasi nulle. Cela reflète un trait culturel de la société nippone qui se considère, encore aujourd'hui, comme une des seules "races pures" de la planète.
Les japonais veulent rester entre eux et dès lors, se suicident en tant que Nation. À l’horizon 2050, le Japon deviendra une proie facile pour son grand voisin, la Chine. Et le Monde tournera une page !